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ON SIGNIFIE À L’EMPEREUR SA DÉPORTATION

ment prêt à embarquer dans peu de jours. Il est donc désirable que le général Buonaparte fasse sans délai le choix des personnes qui l’accompagneront. »

L’Empereur subit le choc sans rien laisser paraître, devant Keith et Bunbury, des sentiments qu’il éprouvait ; il protesta ensuite avec une extrême énergie, et il écrivit au Prince régent une nouvelle lettre que Maitland porta dans l’après-midi à Lord Keith, et que celui-ci expédia sur-le-champ à Londres. L’Empereur y disait : « Je suis l’hôte de l’Angleterre ; je suis venu dans ce pays sur le vaisseau anglais le Bellerophon, après avoir communiqué au capitaine la lettre que j’écrivis au Prince régent et en avoir reçu l’assurance que ses ordres lui prescrivaient de me recevoir à son bord et de me transporter en Angleterre avec ma suite, si je le demandais. L’amiral Hotham m’a, depuis, réitéré les mêmes assurances. Du moment que j’ai été reçu librement sur le Bellerophon, je me suis trouvé sous la protection des lois de votre pays. Je désire vivre libre dans l’intérieur de l’Angleterre, sous la protection et la surveillance des lois, et en prenant tous les engagements et mesures qui pourront être jugés convenables. Je ne veux entretenir aucune correspondance avec la France, ni me mêler d’aucune affaire politique… C’est en l’honneur du Prince régent et la protection des lois de votre pays que je mets ma confiance. »

À cette lettre, nul ne répondit ; aucune réponse