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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

n’était possible, hormis qu’il plaisait aux ministres britanniques qu’il en fût ainsi ; car ils n’avaient eu garde d’aborder la question de droit, qui d’ailleurs leur était indifférente. Restait la question de légalité, plus embarrassante, car cet appel aux lois, si souvent réitéré, pouvait se rendre effectif, et, en Angleterre, il semblait pouvoir être de conséquence. Le 28, « l’Empereur, frappé de tout ce qu’il entendait, avait dicté à Las Cases une pièce propre à servir de base aux légistes pour discuter et défendre sa véritable situation politique. On avait trouvé moyen de la faire passer à terre. »

Si quelque légiste, s’appuyant de la Magna Charta Libertatum de 1215 et de l’Habeas Corpus Act de 1679, obtenait d’un magistrat un « writ d’Habeas Corpus » en faveur de Napoléon, les conséquences pouvaient en être singulièrement embarrassantes ; mais une autre question était soulevée par le choix de Sainte-Hélène comme lieu de déportation. « Nous avons déjà insinué, écrivait un journaliste anglais dont l’article était, le 3 août, reproduit à Paris par l’Aristarque — seul journal qui restât à Fouché depuis la suppression de l’Indépendant (31 juillet), seule arme avec quoi il combattit la réaction, — nous avons déjà insinué que, pour légitimer la détention de Buonaparte en Angleterre, il était nécessaire d’avoir un acte du Parlement à cet effet. La même autorisation est indispensable pour le détenir dans un établissement anglais… Quelque légitime et même indis-