Page:Masson – Napoléon à Sainte-Hélène.pdf/98

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
80
NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

les armes qu’ils possèdent, de quelque espèce qu’elles soient. Le 7 au matin seulement, Keith se ravise. En vérité, cela est trop. Donc, quand le général quittera le vaisseau, on ne lui prendra pas son épée, mais, seul des Français, il aura ce privilège. On visitera les effets du général ; on passera les meubles et les livres ; on saisira l’argent, les diamants, les billets négociables ; non pas pour en confisquer la propriété, mais pour en prendre l’administration et en appliquer à ses besoins l’intérêt ou le principal, selon le montant de la somme. On n’admettra à le suivre que les personnes qui l’accompagneront volontairement et après qu’on leur aura expliqué qu’elles seront soumises à toutes les règles qu’on jugera convenable d’établir pour s’assurer de la personne du général. « On laissera savoir au général que, s’il essayait de s’échapper, il s’exposera à être mis en prison, ainsi que quiconque de sa suite sera découvert cherchant à favoriser son évasion. Toute lettre qu’il écrira ou qui lui sera adressée, ainsi qu’à ceux de sa suite, sera remise à l’amiral ou au gouverneur qui en prendra connaissance, et de même devra-t-on remettre ouvert tout papier contenant des désirs ou des représentations, afin que le gouverneur ou l’amiral puisse y joindre les observations qu’il jugera convenables. »

Tel est le régime réservé au prisonnier d’État. L’Angleterre, qui imagina l’horreur des pontons pour les marins et les soldats que le sort des com-