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II
INTRODUCTION


jacobins comme l’Assemblée entrent en convulsions au nom de République[1]. »

Il semble donc que, pour étudier l’agitation démocratique et républicaine après la fuite à Varennes, le meilleur observatoire soit le club des Cordeliers. De ce point central, les gestes des personnages et les mobiles de leurs actions doivent apparaître plus distinctement que de tout autre.

La présente publication a pour but de réunir les principaux documents de nature à faire connaître l’activité du club pendant cette période où son rôle a été si considérable. Elle comprend deux parties. Dans la première, j’ai essayé de reconstituer les délibérations et les actes du club depuis le 20 juin 1791 jusqu’au 7 août de la même année. Dans la seconde, je me suis efforcé de rassembler les pièces éparses du dossier judiciaire des poursuites intentées à propos de l’affaire du Champ de Mars.

La première partie a été composée non seulement à l’aide des dix numéros du journal officiel du club qui parut précisément à ce moment critique[2], mais aussi à l’aide des arrêtés, placards, écrits de toute nature émanant du club qui n’ont pas été insérés dans le journal, et, enfin, à l’aide des papiers Momoro, saisis à son domicile lors de son arrestation et maintenant échoués en partie à la Bibliothèque de la Ville de Paris, après avoir figuré un instant dans la collection d’autographes Étienne Charavay[3].

  1. Lettres de Mme Roland, éd. Perroud, p. 320-321.
  2. L’exemplaire de ce journal conservé à la Bibliothèque nationale (Le 2 2510) commence par un prospectus de 8 pages numérotées à part et continue par 10 no dont les pages sont numérotées de 1 à 90. Le no 1 est daté du Lundi 28 juin 1791. Il a un supplément de 2 pages. Le no 3 n’est pas daté autrement que par l’indication de la séance du 29 juin. Le no 3 renferme le procès-verbal de la séance du 30 juin. Le no 4 n’est pas daté. Le n° 5, non daté, correspond à la séance du 9 juillet, le n° 6 à la séance du 10 juillet, le no 7 aux séances des 11 et 12 juillet, le no 8 est daté du 19 juillet, le no 9 est daté août 1791 et le no 10 de même, sans indication du quantième du mois.
  3. Le dossier, acheté par la bibliothèque de la ville de Paris après la mort d’Étienne Charavay, est décrit dans le Catalogue d’une importante collection de documents autographes… Paris, Charavay, 1862, no 238. Il ne