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Il disait du Très-Haut la puissance immortelle.
Quel est ce monument ? c’est le vieux Parthénon,
Qui du grand Périclès éternise le nom ;
J’admire la splendeur de ce temple sublime
Où le marbre éclatant parle au cœur et s’anime.
S’étendent devant moi les champs de Marathon ;
Se lève au bord des mers le rocher d’où Platon,
À l’aspect d’un ciel pur, peignait en traits de flamme
La laideur du néant et la beauté de l’âme.
Voilà les défilés où de Léonidas
Sont morts en combattant les valeureux soldats,
Pour sauver leur pays d’une chaîne cruelle.
Que l’Hellénie, alors, était puissante et belle !
L’univers admirait sa gloire et sa grandeur ;
Mais que lui reste-t-il d’une antique splendeur ?
Mais que lui reste-t-il de tant de renommée ?
Ah ! tout s’est dissipé comme un peu de fumée.

Séparateur


L’étoile de Vénus se lève sur Délos,
Et verse ses rayons sur l’écume des flots ;
Le Cygne harmonieux, à l’aile éblouissante,
Et Mars tant redouté de la mère tremblante ;
La pudique Vesta, l’Aigle majestueux
Répandent dans la nuit leur éclat radieux.
Qui donc vous alluma, magnifiques étoiles,
Dont la paisible nuit a parsemé ses voiles ?
C’est Celui qui creusa le lit profond des mers,
Qui tira du néant et l’homme et l’univers.
Et toi, soleil des nuits, ô lune étincelante,
Qui t’avances dans l’air silencieuse et lente,
Il t’a lancée ainsi dans les sentiers divins,
Pour éclairer, le soir, la marche des humains.
Astres, en vous voyant, une sombre tristesse,
Hélas ! vient s’emparer de mon âme et l’oppresse :
Je sais que l’Éternel doit, à la fin des temps,
Éteindre pour toujours vos flambeaux éclatants.
Que deviendra le juste en ce jour de misère ?
Il ira dans les cieux voir briller la lumière