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Aux lois qu’ils détestaient, qu’ils se montrent soumis,
Et fais du monde entier un grand peuple d’amis !
Que le Belge oublieux, que la discorde entraîne,
De son cœur enflamme sache écarter la haine :
La discorde souvent nuit à la liberté ;
Un peuple uni triomphe, il n’est jamais dompté !
Frères, rappelez-vous cette troupe immortelle
Qui s’unit pour lutter sur les rochers de Prêle 5 !
Souvenez-vous aussi de vos nobles aïeux !
Pourquoi n’auriez-vous pas leur élan glorieux ?
Du Croyant qui combat, la foi bannit la crainte ;
Qu’a-t-il à redouter sous sa tutelle sainte ?
C’est elle qui guidait les soldats de Clovis ;
Elle embrasait le cœur du vaillant Saint-Louis.

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Autre milice, ô vous, studieuse jeunesse,
C’est à vous, maintenant, que ma muse s’adresse :
Si le méchant s’unit pour propager le mal,
S’il veut réduire l’homme au rang de l’animal,
Ah ! liguons-nous aussi, mais pour sauver les âmes
De la contagion des doctrines infâmes !
Demandons au Seigneur qu’il daigne, en sa bonté,
Aider et consoler la triste humanité ;
Qu’il éclaire les grands et la faible indigence,
Par la foi, ce soleil de notre intelligence !

Si, pour nous entraîner à de nobles penchants,
Vous savez sur la lyre accompagner vos chants ;
Si l’on vous exerça, sur les bancs de l’école,
À faire triompher le bien par la parole,
Ou si vous connaissez les remèdes nouveaux
Qui du triste malade allégeront les maux ;
Si vous avez appris à vaincre la nature,
À connaître des cieux l’admirable structure,
Frères, si la patrie avait besoin de vous,
Vous sauriez bien aussi la défendre avec nous !
Un jour, si des brigands avides de pillages,
Nous surprenant encor, désolaient nos rivages 6.