Page:Maturin - Bertram, trad. Taylor et Nodier, 1821.djvu/100

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préparée à mourir que jamais, je tombai à genoux pour implorer la mort.

Le Prieur.

Et tu aurois été digne de grâce alors, si tu avois adressé au Ciel des prières de repentir. Mais tu es épouse et mère ; et tu t’étonnes que tes vœux détestables aient été rejetés !… Ce torrent de larmes brûlantes, ces mains qui se tordent avec fureur, ces paroles passionnées, sont-ce là des signes de pénitence ou d’amour ? Tu viens à moi, car c’est à moi seul que le profond secret de ton cœur peut être révélé, et ton imagination se complaît encore dans ce récit comme à savourer un poison délicieux. Accoutumés aux secrets des misères humaines, nous savons les écouter, et nous en tracer de cruelles images. Fiers du sacrifice de tant de cœurs ulcérés, nous importunons le Ciel de mystères qui épouvanteroient l’homme ; nous