Page:Maturin - Bertram, trad. Taylor et Nodier, 1821.djvu/130

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honorable, en serrant ta main fidèle, et en te regardant encore, quoique glacé par la mort, avec des yeux pleins d’amour.

Imogène.

Jamais… jamais tu ne les fixeras sur moi. Le cœur prophétique, que la douleur inspire, ne s’est jamais trompé. Il annonce l’infaillible avenir jusqu’au milieu des illusions de la joie. Je me meurs, Aldobrand ! un mal invisible qui ne peut trouver de soulagement, mine mon existence. Ne me regarde pas avec cet air de bonté qui augmente ma douleur. Quand je serai pâle, froide et enveloppée dans le suaire, que traverse si aisément le dard empoisonné de la médisance, n’écoute pas de vains discours sur celle qui ne pourra plus se défendre. Prends pour ta compagne une femme honorée comme toi. Qu’elle vive heureuse sous ta protection… et… s’il ne meurt pas sur le tombeau de sa mère… aime mon