Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 1.djvu/108

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nit une grande foule de monde à la cérémonie. Un religieux d’une éloquence reconnue, fut choisi pour prononcer son oraison funèbre. Après avoir passé en revue toutes les vertus du défunt, il s’écria : « Oh Dieu ! pourquoi nous l’avez-vous enlevé ? » Tout-à-coup une voix rauque répondit : « Parce qu’il a mérité son sort. » Cette réponse ne fut entendue que des personnes placées le plus près de celui qui avait parlé. L’orateur continua : « Serviteur de Dieu, quelle fut la cause de ta mort ? » — « L’orgueil, la présomption et la crainte ! » reprit la même voix avec un accent plus effrayant encore. Le trouble devint alors général : le prédicateur cessa de parler, et un cercle s’étant