Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 1.djvu/122

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

d’un spectateur savant ou même simplement raisonnable. Il y avait des héros grecs avec des rosettes à leurs souliers, des plumes à leurs chapeaux, et des perruques qui leur descendaient jusqu’aux hanches ; il y avait aussi des princesses perses en grands corsets et en cheveux poudrés. Mais il y avait un point sur lequel du moins l’illusion de la scène était complète ; car les héroïnes étaient rivales dans le monde comme sur le théâtre. L’actrice qui jouait Roxane avait eu avec celle qui représentait Statira, une querelle très-vive le soir même au foyer. Roxane étouffa sa colère jusqu’au cinquième acte, quand au moment de poignarder Statira, elle lui porta un coup qui perça