Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 1.djvu/173

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le sacrilége qu’il commettait en enlevant des murs paternels le portrait d’un de ses ancêtres. Il s’arrêta pour écouter : aucun bruit ne frappa son oreille ; mais par un effet du raccourci, les plis que forma la toile, en tombant à terre, donnèrent au portrait l’apparence du sourire. Melmoth éprouva, à cette vue, une horreur inconcevable. Il releva le tableau, courut dans la chambre voisine, le coupa en lanières, le jeta au feu, et ne le quitta point qu’il n’en eût vu consumer le dernier débris. Il se jeta alors sur son lit, dans l’espoir de réparer ses fatigues par un sommeil profond ; mais il lui fut impossible de dormir. La lumière triste des tourbes qui continuaient à brûler dans le foyer,