Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 1.djvu/182

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

un coup de canon. Il y a un vaisseau près de la côte. »

Chacun se tut pour écouter. Nous avons déjà dit que la demeure de Melmoth était près de la mer : aussi ses habitans étaient-ils accoutumés aux naufrages et à toutes les horreurs qui les accompagnent, et il n’est que juste de dire que jamais des signaux de détresse ne les avaient trouvés lents à courir au secours de leurs semblables.

Tous les domestiques fixèrent leurs regards sur Melmoth : on eût dit que ses yeux pouvaient dévoiler les secrets des abîmes. Le vent s’apaisa pendant un moment qui s’écoula dans un morne silence et dans l’attente la plus douloureuse. Le même son se répéta : on ne