Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 1.djvu/212

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d’une main froide comme la mort, et murmura d’une voix rauque mais touchante : « Qu’avez-vous fait ? » Il chercha le ruban auquel ce portrait était suspendu, et dès qu’il se fut tranquillisé au sujet de son trésor, il se tourna vers Melmoth, et dit avec un calme effrayant : « Vous savez donc tout ? »

« Je ne sais rien, » dit Melmoth en balbutiant.

L’Espagnol se releva, et se dégageant des bras de Melmoth qui le soutenait, il s’approcha vivement, mais en chancelant, des lumières, exposa à ses regards le portrait qu’il tenait : c’était celui de cet être extraordinaire. Grossièrement peint, on y reconnaissait le pinceau d’un amateur ; mais la ressem-