Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 1.djvu/215

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j’étais seul sur la terre, sans espoir et sans consolation. Il est étrange qu’un accident m’ait conduit chez le seul individu de qui je puis attendre l’un et l’autre, et qui pourra peut-être faciliter pour moi le développement des circonstances qui m’ont placé dans une situation si extraordinaire. »

Cet exorde, prononcé avec une gravité solennelle, fit beaucoup d’effet sur Melmoth. Il s’assit et se préparait à l’écouter. Déjà l’Espagnol avait commencé à parler, quand, après un peu d’hésitation, il arracha le portrait de son cou, et le jetant par terre, il l’écrasa sous ses pieds, avec une vivacité tout-à-fait méridionale, puis il s’écria :