Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 2.djvu/124

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ministre de l’Église. – Mon père, je relève à peine d’un lit de souffrance qui vous a fait trembler, ainsi que ma mère, pour ma vie. Cette vie est encore en vos mains. J’ai promis, sous une condition qu’il a violée, d’obéir à ce misérable… Oui, mon frère, le croiriez-vous, j’ai osé me servir du mot misérable en parlant du directeur ? Mon père voulut m’interrompre ; je continuai toujours, je l’appelai hypocrite, trompeur, je saisis sa robe ; enfin, je ne sais de quoi je n’eusse pas été capable, si mon père ne se fût placé entre nous. Ma mère jetait des cris d’effroi, et une scène de confusion s’ensuivit, dont il ne me reste qu’un faible souvenir : je sais seulement que le directeur m’y parut plus hypocrite que