Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 2.djvu/143

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maient, se prosternaient devant les autels, passaient des heures entières à minuter l’état de leur conscience et à convertir leurs petites fautes contre la discipline conventuelle en offenses envers Dieu, afin de donner quelqu’importance à la confession qu’ils allaient faire. Je crois qu’ils auraient été enchantés de pouvoir s’accuser d’un crime, pour échapper à la monotonie d’une conscience de moine.

Il régnait dans la maison une sorte de silencieuse confusion qui favorisait singulièrement mes projets. Dix fois par jour je demandais du papier pour écrire ma confession, on ne me le refusait pas, mais la fréquence de mes demandes excita des soupçons ; ils étaient cependant loin