Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 2.djvu/149

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clame sa proie ; ses émissaires m’entourent partout où je me tourne ; je suis environné des tourmens de l’enfer ; les saints me jettent des regards courroucés, et le tableau du traître Judas me poursuit de tous côtés. Si je m’endors pour un moment, mes propres cris me réveillent, et je dis : Ne me trahissez pas ! il n’a pas encore rompu ses vœux ; je n’ai été qu’un agent ; on m’a corrompu : n’allumez pas ces bûchers pour moi. Je frémis alors ; je me soulève trempé d’une sueur froide ; mon repos, mon appétit m’ont quitté. Plût à Dieu que vous fussiez hors de ce couvent et que je n’eusse jamais servi à votre délivrance ; nous échapperions ainsi l’un et l’autre aux flammes éternelles. »