Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 2.djvu/172

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encore que j’obéissais. Mais ce changement soudain me remplit d’une terreur vague, et dans toutes les vicissitudes de ma vie et de mes sensations, je n’ai jamais éprouvé de crainte plus terrible. Je marchais en long et en large, répétant incessamment : Mon Dieu ! protégez-moi ! Mon Dieu ! donnez-moi des forces ! Puis tout-à-coup je craignais d’implorer la protection de Dieu, incertain si la cause dans laquelle j’étais engagé la méritait. Cependant, mes idées furent toutes renversées, par l’entrée subite du supérieur, et des quatre moines qui l’avaient déjà accompagné lors de sa première visite. Je me levai en les voyant ; aucun d’eux ne m’invita à m’asseoir. Le supérieur s’avan-