Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 2.djvu/188

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présentèrent à mon imagination ; je croyais entendre les gémissemens de mille victimes, immolées comme moi, s’élever des souterrains du couvent. Je ne sais ce que c’est que la mort, mais je suis convaincu que dans ce moment je souffris beaucoup plus qu’on ne souffre en mourant. Ma première impulsion fut de me jeter à genoux.

« Je suis en votre pouvoir, » leur dis-je, « je suis coupable à vos yeux. Accomplissez votre dessein, mais ne me faites pas souffrir long-temps. »

Le supérieur, sans faire attention à ce que je disais, ou peut-être même sans l’entendre, me dit :

« Maintenant, vous êtes dans la posture qui vous convient. »