Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 2.djvu/199

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tous les jours, m’apportait ma ration de pain et d’eau. Quand il aurait été l’être que j’aurais le plus chéri au monde, le bruit de ses pas ne m’eût pas causé une sensation plus délicieuse. Il faut avoir été dans la position où je me suis vu pour se faire une idée des moyens que l’on trouve pour déguiser la longueur du temps. Comme l’œil s’accoutume à l’obscurité, l’esprit peut sans doute s’y habituer aussi. Sans cela, comment aurais-je pu réfléchir, conserver du courage et même quelque espérance dans cet horrible séjour ! Ainsi, quand tout le monde semble s’unir contre nous, nous prenons notre propre défense avec toute l’opiniâtreté du désespoir, tandis que quand nous ne