Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 2.djvu/39

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Je ne jugeai pas convenable de les détromper et je continuai à me livrer à mes rêveries. Je m’imaginais être dans le palais de mon père. Je le voyais délibérant avec ma mère et le directeur. Je parlais pour chacun d’eux ; je sentais pour tous. Je me peignais l’éloquence passionnée du directeur, ses vives représentations sur ma répugnance à prendre l’habit, sa déclaration que de nouvelles importunités seraient désormais aussi impies qu’inutiles. Je voyais renaître l’impression que je me flattais d’avoir déjà faite sur mon père. Je voyais ma mère céder. Je voyais le murmure du consentement, d’abord douteux, puis décidé et suivi de félicitations. Je voyais approcher la voiture. J’entendais