Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 2.djvu/73

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et mon père dit en les repoussant : « Je n’ai pas de goût pour ces choses-là. »

« Mais vous aimez sans doute la musique, » dit le supérieur, « Il faut que vous l’entendiez. »

Il y avait un petit orgue dans la chambre à côté du parloir. Ma mère n’y put être admise, mais mon père nous suivit pour m’entendre. Je choisis involontairement un air du Sacrifice de Jephté. Mon père s’en émut et me pria de cesser. Le supérieur s’imagina que cette émotion était un triomphe pour son parti. Jusqu’à ce moment je n’avais pas cru que je pusse être l’objet d’un parti dans le couvent. Voici ce qui en était : Le supérieur, résolu de faire de moi un jésuite, croyait son honneur engagé à