Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 2.djvu/86

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laient à l’oreille ; ils se consultaient au jardin, secouaient la tête, me montraient du doigt, et finissaient, je crois, par se persuader que ce qu’ils pensaient était vrai. Ils crurent alors que leur conscience était intéressée à scruter cette affaire jusqu’au fond. Une députation, ayant à sa tête un vieux moine d’une grande influence et d’une haute réputation, se rendit auprès du supérieur. Elle lui fit part de ma distraction, de mes mouvemens mécaniques, de ma figure d’automate, des paroles privées de sens que je prononçais ; enfin elle peignit mon exactitude à remplir mes devoirs comme une parodie de la vie monastique dont je ne possédais aucunement l’esprit. Le supérieur écouta ce