Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 2.djvu/9

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

m’entourait me paraissait si étrange, que ce changement m’étonna peu. J’étais si changé moi-même, que j’aurais regardé comme un phénomène de retrouver les autres dans le même état où je les avais laissés.

Mais les changemens se suivirent avec tant de rapidité, qu’ils produisirent sur moi l’effet de l’ivresse. J’avais douze ans, et les habitudes rétrécies de mon enfance avaient eu sur moi leur effet ordinaire, c’est-à-dire qu’elles avaient exalté mon imagination aux dépens de mes autres facultés. Je m’attendais à une aventure chaque fois que la porte s’ouvrait, ce qui, par parenthèse, n’arrivait que fort rarement, pour m’annoncer l’heure de la prière, celle du