Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/141

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gement et qu’ils porteront témoignage contre moi. Il sera à la tête d’une armée plus considérable que l’armée des martyrs : l’armée de ceux qui ont eu leurs enfans pour meurtriers. N’est-ce pas la même chose d’arracher la vie à ses parens ou de leur briser le cœur ? J’ai déjà brisé celui de mon père ; la vie lui sera d’autant moins douloureuse à perdre. »

Après ce discours épouvantable il se mit à rire ; puis il frissonna et se débattit. Tremblant d’horreur je voulus l’éveiller. Je secouai son bras musculeux ; je le roulai sur le dos, sur la figure : ce fut en vain ; il semblait que je le berçasse ; il n’en dormit que plus profondément, et continua à rêver.