Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/144

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tenant,… maintenant… que suis-je ? Ah ! ah ! ah ! que Judas secoue son sac d’argent à côté du mien… Il a trahi son Sauveur, et j’ai assassiné mon père… Argent pour argent, et âme pour âme, j’ai vendu la mienne plus cher : il était fou de donner son âme pour trente pièces… Mais pour lequel de nous deux les feux de l’enfer seront-ils plus ardens ?… N’importe, je veux l’essayer. »

Aux discours horribles qu’il ne cessait de répéter, je l’appelai ; je criai de toutes mes forces, afin qu’il s’éveillât. Il ouvrit enfin les yeux, et me dit, avec un éclat de rire aussi effrayant que ses songes : « Eh bien ! qu’avez-vous entendu ?… Je l’ai assassiné. Il y a long-temps que vous savez cela. Vous