Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/148

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Je sentais toute la force que donne la colère, et je m’aperçus que mon compagnon n’y était pas insensible. Je continuai sur un ton qui me fit tressaillir moi-même.

« Si vous osez dormir, je vous réveillerai. Quand vous ne feriez que sommeiller, je ne vous laisserai pas un moment de repos. Vous veillerez avec moi. Pendant cette journée, nous souffrirons ensemble, je l’ai résolu. Je vous l’ai déjà dit : je puis tout souffrir, excepté les rêves inquiets d’un homme qui voit, dans son sommeil, l’image d’un père assassiné. Vous pouvez veiller, délirer, blasphémer ; mais vous ne dormirez pas. »

L’homme me regarda pendant quel-