Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/149

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ques instans avec un étonnement qui marquait combien peu il m’avait cru capable d’une telle énergie de passion et de volonté. Quand il fut bien convaincu qu’il ne se trompait pas, l’expression de sa physionomie changea tout-à-coup. Pour la première fois il parut sentir en commun avec moi ; tout ce qui avait un air de férocité était conforme à sa nature et lui plaisait. Il m’assura avec des juremens qui me glacèrent le sang, que mon courage lui faisait plaisir. « Je veux me tenir éveillé, » ajouta-t-il avec un baîllement qui laissait voir une gueule semblable à celle d’un tigre qui se prépare à son festin sanguinaire. « Mais comment ferons-nous pour ne pas dormir ? Nous n’a-