Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 4.djvu/16

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m’écriai : « S’il ne vous dénonce pas à l’Inquisition, ce sera moi. »

Je tombai en même temps à ses pieds. Ce mélange de menace et d’humilité, ma figure pâle, mon habit inquisitorial, la manière dont j’avais interrompu cette entrevue sainte et solennelle, frappèrent le Juif d’une horreur qu’il essaya vainement d’exprimer ; enfin, me relevant de la terre où je n’étais tombé que par faiblesse, j’ajoutai, « Oui je vous dénoncerai à l’Inquisition, si vous ne me promettez à l’instant même de me mettre à l’abri de ses coups. »

Le Juif jeta un regard sur mon costume : il aperçut en même temps son danger et le mien, et avec une présence d’esprit qui ne saurait se trouver que