Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 4.djvu/179

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l’a décrit, mais en sa présence, ce but paraissait suspendu. Il la regardait souvent avec des yeux dont l’éclat sauvage et féroce se noyait dans des larmes qu’il s’empressait d’essuyer pour la regarder de nouveau. Tandis qu’il reposait à côté d’elle sur les fleurs qu’elle avait cueillies pour lui, tandis qu’il contemplait ses lèvres de roses qui n’attendaient qu’un signal de lui pour parler, comme des boutons qui n’osent s’ouvrir avant que le soleil brille sur eux, tandis qu’il écoutait des accens impossibles à définir, il penchait la tête, essuyait de son front quelques gouttes d’une sueur glacée, et oubliait pour un moment la marque ineffaçable que, nouveau Caïn, il portait partout avec lui.