Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 4.djvu/88

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ment le récit ; je me bornerai à te dire que les deux squelettes que tu vois de ce côté furent jadis couverts d’une chair bien plus fraîche que la tienne : ce sont ceux de ma femme et de mon enfant, dont tu ne dois pas connaître à présent l’histoire. Tu dois au contraire lire et raconter celle de ces deux autres squelettes. De retour dans mon pays, si un Juif peut dire qu’il a un pays, je m’assis sur ce siége, j’allumai cette lampe, je pris en main ma plume, et je fis le vœu de ne pas souffrir que cette lampe s’éteignît, de ne pas quitter ce siége ou délaisser ce caveau avant que cette histoire ne fût mise par écrit dans un livre. Je ne te dirai point comment je fus poursuivi par les fils de Dominique,