Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 4.djvu/90

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les yeux sur les manuscrits. Adonias me les présenta, et me fit remarquer qu’ils étaient en langue espagnole, mais écrits avec des caractères grecs. Il me pressa de me mettre à l’ouvrage. Ma répugnance pour cette tâche était invincible ; il me semblait que j’ajoutais un nouvel anneau à la chaîne par laquelle une invincible main m’entraînait à ma perte, et que j’allais devenir l’historien de ma propre condamnation.

Comme je feuilletais les manuscrits d’une main tremblante, Adonias, rempli d’une émotion surnaturelle, s’écria : « Qu’est-ce qui te fait trembler, enfant de la poussière ? Si tu as été tenté, ils l’ont été aussi ; si tu as résisté, ils ont résisté comme toi ; s’ils goûtent le repos,