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Puis on passe en revue la collection des organes d’une baleine adulte. Les voici en « nature » dans la cuve odorante ; les voilà moulés sur plâtre. Je les trouve préférables sous cette forme.

Les dépendances extérieures du laboratoire sont, pour un profane, plus curieuses que le laboratoire lui-même.

Au milieu d’un terrain nu s’élève un petit bâtiment qui ressemble à la Morgue ; et, lorsqu’on a pénétré dedans, on se croit plus que jamais dans ce sinistre pavillon des noyés. On y retrouve même les dalles froides sous l’eau qui coule toujours. Je m’approche d’un bassin et, à travers un liquide verdâtre, une tête me regarde, une tête affreuse, décomposée, pourrie. Car c’est en ce lieu que les animaux morts, dont on veut conserver le squelette, sont dépouillés de leur chair. Au milieu de la salle s’élève une sorte de grue avec un treuil comme dans les gares de chemin de fer. M. Pouchet m’apprend que cet instrument sert à soulever les éléphants trépassés.