Page:Maupassant - Au soleil, OC, Conard, 1908.djvu/237

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"Emportez-le donc, vous autres ; saisissez-le, attachez-lui les pieds et les mains !"

Alors ils furent rejoints, entourés, saisis, et un partisan des Morelli, nommé Honorato, posant son fusil sur la tempe de Napoléon, s'écria : "Mort au traître à la patrie !" Mais juste à ce moment l'homme qui avait reçu Bonaparte, Félix Tusoli, prévenu par un émissaire de Santo-Riccio, arrivait escorté de ses parents armés. Voyant le danger et reconnaissant son beau-frère dans celui qui menaçait ainsi la vie de son hôte, il lui cria, le mettant en joue :

"Honorato, Honorato, c'est entre nous alors que la chose va se passer !"

L'autre, surpris, hésitait à tirer, quand Santo-Riccio, profitant de la confusion, et laissant les deux partis se battre ou s'expliquer, saisit à pleins bras Napoléon qui résistait encore, l'entraîna, aidé des deux jeunes gens, et s'enfonça dans le maquis.

Une minute plus tard, le chef Morelli, débarrassé de sa femme, et en proie à une colère furieuse, rejoignait enfin ses partisans.

Cependant, les fugitifs marchaient à travers la montagne, les ravins, les fourrés. Lorsqu'ils furent en sûreté, Santo-Riccio