Donc, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Et voilà à quoi servent les émeutes pour la bonne cause, les révolutions, les indignations et, en général tous les sentiments valeureux qui arment le bras des hommes de dévouement.
On est assurément plus sage aux champs. La scène qui suit n’est que fidèlement racontée.
Je l’ai vue, dis-je vue, de mes propres yeux vue, etc.
Dans la salle de la justice de paix, en Normandie.
Le juge, gros homme asthmatique, siège devant une large table, flanqué de son greffier. Il est vêtu d’un veston gris orné de boutons de métal, et il parle lentement en expectorant de l’air qui siffle dans ses tuyaux respiratoires comme si une fuite s’y fût déclarée.
Au fond de la grande pièce, des paysans en blouse bleue, assis sur des bancs, la casquette ou le chapeau entre les jambes. Ils sont graves, abrutis et rusés, et ils préparent mentalement des arguments pour leur affaire. À tout moment ils cra-