Page:Maupassant - Bel-Ami, OC, Conard, 1910.djvu/268

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de la jeune femme, donna en grognant son autorisation. Il répétait :

— Mais revenez vite, vous nous êtes indispensable.

Georges Duroy partit pour Cannes le lendemain par le rapide de sept heures, après avoir prévenu le ménage de Marelle par un télégramme.

Il arriva, le jour suivant, vers quatre heures du soir.

Un commissionnaire le guida vers la villa Jolie, bâtie à mi-côte, dans cette forêt de sapins peuplée de maisons blanches, qui va du Cannet au golfe Juan.

La maison était petite, basse, de style italien, au bord de la route qui monte en zigzag à travers les arbres, montrant à chaque détour d’admirables points de vue.

Le domestique ouvrit la porte et s’écria :

— Oh ! monsieur, madame vous attend avec bien de l’impatience.

Duroy demanda :

— Comment va votre maître ?

— Oh ! pas bien, monsieur. Il n’en a pas pour longtemps.

Le salon où le jeune homme entra était tendu de perse rose à dessins bleus. La fenêtre, large et haute, donnait sur la ville et sur la mer.