Page:Maupassant - Bel-Ami, OC, Conard, 1910.djvu/512

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Du Roy prit familièrement le coude de la jeune fille restée près de lui et de sa voix caressante :

— Écoutez, ma chère petite, me croyez-vous bien votre ami ?

— Mais oui, Bel-Ami.

— Vous avez confiance en moi ?

— Tout à fait.

— Vous vous rappelez ce que je vous disais tantôt ?

— À propos de quoi ?

— À propos de votre mariage, ou plutôt de l’homme que vous épouserez.

— Oui.

— Eh bien ! voulez-vous me promettre une chose ?

— Oui, mais quoi ?

— C’est de me consulter toutes les fois qu’on demandera votre main, et de n’accepter personne sans avoir pris mon avis.

— Oui, je veux bien.

— Et c’est un secret entre nous deux. Pas un mot de ça à votre père ni à votre mère.

— Pas un mot.

— C’est juré ?

— C’est juré.

Rival arrivait, l’air affairé :

— Mademoiselle, votre papa vous demande pour le bal.