Page:Maupassant - Contes de la bécasse, 1894.djvu/187

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

comme un simple pieu, maculé de boue et d’ordures, servait d’angle à la cabane à lapins.

Dès qu’elles l’aperçurent, les deux bonnes femmes tombèrent à genoux, se signèrent et se mirent à murmurer des Oremus. Mais Mathieu se précipita : « Attendez, vous v’là dans la crotte ; j’vas vous donner une botte de paille. »

Il alla chercher la paille et leur en fit un prie-Dieu. Puis, considérant son saint fangeux, et, craignant sans doute un discrédit pour son commerce, il ajouta :

— « J’vas vous l’débrouiller un brin. »

Il prit un seau d’eau, une brosse et se mit à laver vigoureusement le bonhomme de bois, pendant que les deux vieilles priaient toujours.

Puis, quand il eut fini, il ajouta : ― « Maintenant il n’y a plus d’mal. » Et il nous ramena boire un coup.

Comme il portait le verre à sa bouche,