Page:Maupassant - Contes du jour et de la nuit 1885.djvu/260

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ce morveux qui n’est seulement point à vous… Non… point à vous !… Non… point à vous !… point à vous !… point à vous !… Tout le monde le sait, parbleu ! excepté vous… Demandez à l’épicier, au boucher, au boulanger, à tous, à tous…

Elle bredouillait, étranglée par la colère ; puis, elle se tut, le regardant.

Il ne bougeait plus, livide, les bras ballants. Au bout de quelques secondes, il balbutia d’une voix éteinte, tremblante, où palpitait pourtant une émotion formidable :

— Tu dis ?… tu dis ?… Qu’est-ce que tu dis ?

Elle se taisait, effrayée par son visage. Il fit encore un pas, répétant :

— Tu dis ?… Qu’est-ce que tu dis ?

Alors, elle répondit, d’une voix calmée :

— Je dis ce que je sais, parbleu ! ce que tout le monde sait.

Il leva les deux mains et, se jetant sur elle avec un emportement de bête, essaya de la terrasser. Mais elle était forte, quoique