Page:Maupassant - Contes du jour et de la nuit 1885.djvu/307

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Il ricana :

— J’ crai ben, une ferme et un éfant.

Je rougis malgré moi. Il reprit :

— Allons, vous donnerez l’ lit, une table, l’ormoire, trois chaises et pi la vaisselle, ou ben rien d’ fait.

J’y consentis.

Et nous voilà en route pour revenir. Il n’avait pas encore dit un mot de la fille. Mais tout à coup, il demanda d’un air sournois et gêné :

— Mais, si a mourait, à qui qu’il irait, çu bien ?

Je répondis :

— Mais, à vous, naturellement.

C’était tout ce qu’il voulait savoir depuis le matin. Aussitôt, il me tendit la main d’un mouvement satisfait. Nous étions d’accord.

Oh ! par exemple, j’eus du mal pour décider Rose. Elle se traînait à mes pieds, elle sanglotait, elle répétait : « C’est vous qui me proposez ça ! c’est vous ! c’est vous ! » Pendant plus d’une semaine, elle résista malgré mes