Page:Maupassant - Fort comme la mort.djvu/86

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Dans cette maison où il était aimé, gâté, où il trouvait tout, il pouvait encore reposer et dorloter sa solitude.

Depuis trois jours il n’avait pas revu ses amis, que le retour de leur fille devait agiter beaucoup, et il s’ennuyait déjà, un peu fâché même qu’ils ne l’eussent point appelé plus tôt, et mettant une certaine discrétion à ne les point solliciter le premier.

La lettre de la comtesse le souleva comme un coup de fouet. Il était trois heures de l’après-midi. Il se décida immédiatement à se rendre chez elle pour la trouver avant qu’elle sortît.

Le valet de chambre parut, appelé par un coup de sonnette.

— Quel temps, Joseph ?

— Très beau, Monsieur.

— Chaud.

— Oui, Monsieur.

— Gilet blanc, jaquette bleue, chapeau gris.

Il avait toujours une tenue très élégante ; mais bien qu’il fût habillé par un tailleur au style correct, la façon seule dont il portait ses vêtements, dont il marchait, le ventre sanglé dans un gilet blanc, le chapeau de feutre gris, haut de forme, un peu rejeté en arrière, semblait révéler tout de suite qu’il était artiste et célibataire.

Quand il arriva chez la comtesse, on lui dit