Page:Maupassant - Galanterie sacrée, paru dans Gil Blas, 17 novembre 1881.djvu/6

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diverses, gardant le secret de cette multiplication de son image, suivant ses moyens obscurs, livrant sa tête, sa tête reproduite de toutes Les façons, pour accomplir les voies de Dieu.

Il ne fait encore que débuter, mais il débute en maître. Pour aider l’artiste, il lui donne sa photographie. Une d’abord, puis deux, puis trois, puis dix. C’est une invraisemblable orgie de collodion répandu, une débauche de clichés. Le voici debout, assis, de face, de profil, de trois quarts ; et toujours avec son air inspiré, son air d’apôtre, avec la grande robe blanche et le camail noir ! Songez donc qu’il lui faut autant de poses qu’il y a de portraits commencés ; mais il est habile, généreux, il donne à chacune toutes les épreuves qu’on a tirées de lui. Et c’est encore un moyen de prendre le cœur, d’être toujours présent, toujours maître.

Ne rirez-vous pas un jour, madame, quand, cette grande passion finie, vous retrouverez dans un tiroir cinquante fi-