Page:Maupassant - La Main gauche, Ollendorff, 1899.djvu/169

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sous le lit avaient appréhendé quelque chose, et il tirait de toute sa force. Un pied, chaussé d’un gros soulier, parut enfin, qu’il tenait de sa main droite.

Le brigadier le saisit : « Hardi ! hardi ! tire ! »

Lenient, à genoux maintenant, tirait sur l’autre jambe. Mais la besogne était rude, car le captif gigotait ferme, ruait et faisait gros dos, s’arc-boutant de la croupe à la traverse du lit.

— Hardi ! hardi ! tire, criait Sénateur.

Et ils tiraient de toute leur force, si bien que la barre de bois céda et l’homme sortit jusqu’à la tête, dont il se servit encore pour s’accrocher à sa cachette.

La figure parut enfin, la figure furieuse et consternée de Polyte dont les bras demeuraient étendus sous le lit.

— Tire ! criait toujours le brigadier.