Page:Maupassant - La Main gauche, Ollendorff, 1899.djvu/226

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Oui.

— Quel tour ?

Les deux jeunes gens étaient assis devant un grand café du boulevard et buvaient des liqueurs mélangées d’eau, ces apéritifs qui ont l’air d’infusions faites avec toutes les nuances d’une boîte d’aquarelle.

Ils avaient à peu près le même âge : vingt-cinq à trente ans. L’un était blond et l’autre brun. Ils avaient la demi-élégance des coulissiers, des hommes qui vont à la Bourse et dans les salons, qui fréquentent partout, vivent partout, aiment partout. Le brun reprit :

— Je t’ai dit ma liaison, n’est-ce pas, avec cette petite bourgeoise rencontrée sur la plage de Dieppe ?

— Oui.

— Mon cher, tu sais ce que c’est. J’avais une maîtresse à Paris, une que j’aime in-