Page:Maupassant - La Main gauche, Ollendorff, 1899.djvu/243

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ners lui faisaient mal, les femmes l’ennuyaient autant qu’elles l’avaient autrefois amusé.

La monotonie des soirs pareils, des mêmes amis retrouvés au même lieu, au cercle, de la même partie avec des chances et des déveines balancées, des mêmes propos sur les mêmes choses, du même esprit dans les mêmes bouches, des mêmes plaisanteries sur les mêmes sujets, des mêmes médisances sur les mêmes femmes, l’écœurait au point de lui donner, par moments, de véritables désirs de suicide. Il ne pouvait plus mener cette vie régulière et vide, si banale, si légère et si lourde en même temps, et il désirait quelque chose de tranquille, de reposant, de confortable, sans savoir quoi.

Certes, il ne songeait pas à se marier, car il ne se sentait pas le courage de se