Page:Maupassant - La Maison Tellier.djvu/232

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pondant à la pensée de tous, dit à Philippe :

— C’est tout de même une bonne et brave fille que la Blanchotte, et vaillante et rangée malgré son malheur, et qui serait une digne femme pour un honnête homme.

— Ça, c’est vrai, dirent les trois autres.

L’ouvrier continua :

— Est-ce sa faute, à cette fille, si elle a failli ? On lui avait promis mariage, et j’en connais plus d’une qu’on respecte bien aujourd’hui et qui en a fait tout autant.

— Ça, c’est vrai, répondirent en chœur les trois hommes.

Il reprit : — « Ce qu’elle a peiné, la pauvre, pour élever son gars toute seule, et ce qu’elle a pleuré depuis qu’elle ne sort plus que pour aller à l’église, il n’y a que le bon Dieu qui le sait. »

— C’est encore vrai, dirent les autres.

Alors on n’entendit plus que le soufflet qui activait le feu du foyer. Philippe, brusquement, se pencha vers Simon :

— « Va dire à ta maman que j’irai lui parler ce soir. »