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D’ALGER À TUNIS




I


Sur les quais d’Alger, dans les rues des villages indigènes, dans les plaines du Tell, sur les montagnes du Sahel ou dans les sables du Sahara, tous ces corps drapés comme en des robes de moines, la tête encapuchonnée sous le turban flottant par-derrière, ces traits sévères, ces regards fixes, ont l’air d’appartenir à des religieux d’un même ordre austère, répandus sur la moitié du globe.

Leur démarche même est celle de prêtres ; leurs gestes, ceux d’apôtres prêcheurs ; leur attitude, celle de mystiques pleins de mépris du monde.

Nous sommes, en effet, chez des hommes où