Page:Maupassant - Le Fantastique, paru dans Le Gaulois, 7 octobre 1883.djvu/14

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Il nous conta leurs rendez-vous dans le grenier à paille, que secouait d’un tremblement continu la grosse roue toujours tournant, leurs baisers dans la cuisine pendant que, penchée devant le feu, elle faisait le dîner des hommes, et le premier coup d’œil qu’elle avait pour lui quand il rentrait de la chasse, après un jour de courses dans les hautes herbes.

Mais il dut aller passer une semaine à Moscou, et il demanda à son amie ce qu’il fallait lui rapporter de la ville. Elle ne voulut rien. Il lui offrit une robe, des bijoux, des parures, une fourrure, ce grand luxe des Russes. Elle refusa.

Il se désolait, ne sachant quoi lui proposer. Il lui fit enfin comprendre qu’elle lui causerait un gros chagrin en refusant. Alors elle dit :