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LE HAUT ET LE BAS



Donc nous voici condamnés à l’émeute à perpétuité. Hier, c’était l’émeute, et demain ce sera l’émeute, et après-demain encore ; car il n’y a aucune raison pour que cet état de choses finisse.

Pourquoi les ouvriers se révoltent-ils ? Parce qu’ils n’ont pas de travail ! Et pourquoi n’ont-ils pas de travail ? Parce que nous ne leur en donnons pas.

Et nous ne leur en donnons pas parce qu’un bourgeois doté d’une fortune moyenne mange un revenu de huit jours en employant pendant huit heures seulement un de ces aimables farceurs qu’on appelle un travailleur.