Page:Maupassant - Le Horla.djvu/103

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« Quand elle nous vit nous installer près du lieu, v’là qu’elle murmure :

« — Il n’y a donc pas d’autre place sur la rivière ? »

« Et la mienne, qui rageait, de répondre :

« — Les gens qu’ont du savoir-vivre s’informent des habitudes d’un pays avant d’occuper les endroits réservés. »

« Comme je ne voulais pas d’histoires, je lui dis :

« — Tais-toi, Mélie. Laisse faire, laisse faire, nous verrons bien. »

« Donc, nous avions mis Dalila sous les saules, nous étions descendus et nous pêchions, coude à coude, Mélie et moi, juste à côté des deux autres.

« Ici, m’sieu l’ président, il faut que j’entre dans le détail.

« Y avait pas cinq minutes que nous étions là quand la ligne du voisin s’ met à plonger deux fois, trois fois ; et puis